Me voilà donc revenu de ce mariage. La seule envie que j’arrive à identifier : « Dormir ! ».
Ce matin tout paraît irréel : le manque de sommeil me fait flotter dans un doux brouillard. L’hypocrisie de ma vie quotidienne me semble insupportable. Je n’ai pas envie d’être ici à faire semblant que tout va bien, à sourire à tout le monde.
Notre société n’aime pas voir le désespoir. Le paradoxe c’est que la dépression est le mal de notre siècle mais on n’en parle pas, on ne le montre pas. On peut être malheureux mais en privé. Même nos amis se lassent de notre abattement. On se retrouve donc encore plus seul que d’habitude au moment où l’on a le plus besoin du soutien des autres.
C’est aussi un des constats que j’ai pu faire lors de ce mariage. Il faut être heureux, drôle avoir de la discussion sinon on est bien vite rejeté, isolé. Je me suis sentie seule au milieu des autres, pas vraiment à ma place, ne sachant pas trop ce que je pouvais faire ou dire pour m’intégrer. J’avais l’impression d’être ailleurs, de voir une scène à laquelle je ne participais pas.
J’ai l’impression que ma vie est entre parenthèses, que c’est une période que je ne vis pas vraiment : un intermède désagréable entre deux moments de ma vraie vie. C’est aussi pourquoi le sommeil semble si accueillant : un peu comme si ce n’était qu’un mauvais rêve et que j’allais me réveiller dans une vie meilleure.
7 août, 2006
Dormir
4 août, 2006
Prière
Me voici devant Vous, contrit comme il le faut.
Je sais tout le malheur d’avoir perdu la voie
Et je n’ai plus d’espoir, et je n’ai plus de joie
Qu’en une en qui je crois chastement, et qui vaut
A mes yeux mieux que tout, et l’espoir et la joie.
Elle est bonne, elle me connaît depuis des ans.
Nous eûmes des jours noirs, amers, jaloux, coupables,
Mais nous allions sans trêve aux fins inéluctables,
Balancés, ballottés, en proie à tous jusants
Sur la mer où luisaient les astres favorables :
Franchise, lassitude affreuse du péché
Sans esprit de retour, et pardons l’un à l’autre…
Or, ce commencement de paix n’est-il point vôtre,
Jésus, qui vous plaisez au repentir caché ?
Exaucez notre voeu qui n’est plus que le vôtre.
Paul Verlaine
week end mariage
Je vais au mariage d’amis ce week end. J’espère que je ne vais pas pleurer.
Le mariage me semble un rêve tellement inaccessible ; avoir un beau mariage avec plein d’amis… et voilà ça dérape : je n’ai pas plein d’amis. Trouver des amis qui veuillent venir à mon anniversaire est déjà tellement difficile ! Ok donc un beau mariage avec quelques amis… bon ça dérape encore : encore faudrait il trouver quelqu’un avec qui se marier !
A bien y réfléchir cela risque de rester dans la catégorie des jolis rêves totalement inaccessibles… Moi avec une belle robe, un superbe dîner à la campagne, un voyage de noce romantique…
Pour ce week end je vais me contenter d’essayer de ne pas pleurer !
Bien sûr je vous raconterai…
3 août, 2006
Recueillement
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir; il descend; le voici:
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main; viens par ici,
Loin d’eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant;
Le Soleil moribond s’endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l’Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.
Charles Baudelaire
Au jus d’Pomme (y’en a)
Un petit restaurant avec une vrai salle non fumeur à l’étage
Tout est fait maison et vraiment délicieux
Le service est rapide et efficace et l’addition très correcte
27 rue Cambacérès
75 008 Paris
Tél : 01 40 17 04 84
2 août, 2006
Poème d’un anonyme
Tout le monde me le dit,
Mais ça m’est impossible,
De ne plus penser à elle,
Qui m’a sauvé la vie.
Fragile, innocente, et belle
J’avais tout, avec elle.
J’ai tout perdu, et bien plus,
Quand elle me dit qu’elle ne me voulait plus.
Ce n’est pas sa faute, elle est comme ça.
Je ne lui en veux pas, comment faire ?
Mais je meurs à petit feu, tout seul, las.
Lorsque je me dis que ça va,
Lorsque je remonte la pente enfin,
Tout me remonte à l’esprit, et là,
Je pleure, encore et encore, sans fin
Mes nuits à côté de toi
J’ai toujours été un petit loir, vous savez ce petit animal avec de grands yeux noirs, réputé pour sa propension à dormir. Mais depuis le début de la fin de notre relation je dors pas ou très mal et mes yeux on l’air bien plus petits !
Cette nuit encore, je me suis réveillée, une première fois vers 1h du matin : tu t’acharnais contre la carte graphique de l’ordinateur. Je me suis recouchée mais impossible de dormir je me suis levée trois quarts d’heure plus tard et t’ai surpris en train de discuter avec Elle. Ta voix était toute mielleuse, tu riais à chaque mot qu’elle pronnonçais… tu avais l’air si heureux!
J’ai été frappée en plein coeur… je ne me souviens même plus quand tu as parlé ainsi avec moi.
Tu es venu te coucher un peu plus tard, j’ai beaucoup pleuré, tu as eu pitié de moi. C’est le seul sentiment que tu arrives encore éprouver pour moi.
Comment pourrais tu rester avec moi alors tu l’aimes autant, ton bonbon acidulé. Comment pourrais tu te priver de ce bonheur.
J’ai mal parce que je réalise qu’il n’y plus aucun espoir. Tout est fini.
Je me sens si seule, abandonnée. Je t’envie de l’avoir, Elle, moi qui n’ai plus personne, je ne t’ai plus, Toi mon petit blondinet.
Je n’arrive pas à voir le bout du tunnel. J’ai mal. Je voudrais que tout s’arrête…
On achève bien les chevaux !
1 août, 2006
Chez Gabrielle
Dans une petite rue tranquille, près de l’Etoile, une adresse qui vaut le détour, le temps d’un déjeuner ou d’un dîner : cadre agréable, accueil charmant de la (jeune) patronne, cuisine classique intelligemment revisitée
7 rue de l’Etoile
75017 Paris
Tél : 01 43 80 23 01
Chanson
Mon cheval arrêté sous l’arbre plein de
tourterelles, je siffle un sifflement si pur, qu’il
n’est promesses à leurs rives que tiennent tous
ces fleuves. Feuilles vivantes au matin sont à
l’image de la gloire…
Et ce n’est point qu’un homme ne soit triste,
mais se levant avant le jour et se tenant avec
prudence dans le commerce d’un vieil arbre,
appuyé du menton à la dernière étoile,
il voit au fond du ciel de grandes choses pures
qui tournent au plaisir.
Mon cheval arrêté sous l’arbre qui roucoule, je
siffle un sifflement plus pur…
Et paix à ceux qui vont mourir, qui n’ont point
vu ce jour.
Mais de mon frère le poète, on a eu des
nouvelles. Il a écrit encore une chose très
douce. Et quelques-uns en eurent
connaissance.
Saint John Perse