Mon cheval arrêté sous l’arbre plein de
tourterelles, je siffle un sifflement si pur, qu’il
n’est promesses à leurs rives que tiennent tous
ces fleuves. Feuilles vivantes au matin sont à
l’image de la gloire…
Et ce n’est point qu’un homme ne soit triste,
mais se levant avant le jour et se tenant avec
prudence dans le commerce d’un vieil arbre,
appuyé du menton à la dernière étoile,
il voit au fond du ciel de grandes choses pures
qui tournent au plaisir.
Mon cheval arrêté sous l’arbre qui roucoule, je
siffle un sifflement plus pur…
Et paix à ceux qui vont mourir, qui n’ont point
vu ce jour.
Mais de mon frère le poète, on a eu des
nouvelles. Il a écrit encore une chose très
douce. Et quelques-uns en eurent
connaissance.
Saint John Perse