Merci mes petits cachets !
Peut être un peu excessif ? Non à peine suffisant pour apaiser ma souffrance.
Ces petits gestes qui me font si mal. Ce soir je le croyais parti, je croyais que je pourrais seule exprimer mon désespoir, assise sur le carrelage tiède de ma salle de bain. Je me sens plus à l’aise pour pleurer dans ma salle de bain et surtout part terre, sinon j’ai l’impression que je vais tomber.
Et bien non il était bien là et pire il m’a trouvé est resté dix bonnes minutes à me regarder pleurer pour finalement partir. Ca m’a fait mal de réaliser à quel point je ne comptais plus pour lui. Jamais je n’aurais pu l’abandonner dans cet état ni lui ni personne d’ailleurs !
J’ai pleuré là sur le carrelage de ma salle de bain puis épuisée je suis allée prendre mes petits morceaux de cachets. Mon esprit commence à s’embrumer, c’est plus supportable ainsi…
Il faut que nous mettions fin à cette cohabitation, mais je n’en ai pas envie, j’aurais l’impression de le perdre définitivement.
Même si je sais qu’il n’est plus à moi il est à elle : Colchique, Hellebor, Gaëlle sa muse vespérale. Elle n’a que l’embarras du choix et elle a vraiment l’air embarrassée par ce choix. En fait, elle a décidé de ne pas faire de choix en prétextant ne vouloir faire souffrir personne. C’est tellement plus facile ! En fait c’est surtout elle même qu’elle préserve ainsi en faisant souffrir tout le monde.
Pour moi c’est le coup de grâce, elle me l’arrache pour le faire souffrir.
J’aimerais qu’il soit heureux qu’il reprenne forme humaine, qu’il retrouve son regard pétillant, je n’aurais pas l’impression de mourir à chaque instant en vain.
Un peu plus tard je me verserai un verre de rhum et enfin je dormirai. Dans mes rêves tout est si différent. Dans mes rêves il m’aurait trouvé en larmes dans la salle de bain m’aurait serré dans ses bras pour me consoler. Il serait resté avec moi nous aurions parlé il m’aurait demandé pardon et m’aurait à nouveau serrée dans ses bras. Nous nous serions retrouvés ensembles à nouveau, elle, elle aurait disparu.
Depuis toute petite j’ai appris à vivre dans mes rêves, me couper de la réalite et de ses déceptions pour le monde plus beau de mes rêves : plus rien n’a d’importance quand je rêve…